La maturité émotionnelle survient lorsque nous fixons des délais rationnels pour certains souvenirs, en étant conscient qu'ils seront toujours là, mais que l'accès peut être poli. Pour ceux qui ont un TOC comme moi, contrôler l'anxiété et l'intensité des pensées n'est pas une option, mais une question de survie de la santé mentale. L'échec est circonstanciel et inexorable, mais la solidité des structures devient proportionnellement plus rigide et durable.
Le bouton off existe lorsque nous réalisons que le voyage guérit, que les erreurs enseignent et que les pleurs nettoient. C'est alors que nous réalisons qu'aucune existence n'est si irremplaçable et que vivre seul, juste entouré d'amis, est peut-être la meilleure option. J'ai trouvé mon bouton d'arrêt lorsque j'ai commencé à prendre plus soin de mon corps et à en faire exactement ce que je voulais. Mes tatouages, ma calvitie, ma voix, mon visage sérieux. Percevoir les contradictions mêmes qui assemblent l'être le plus imparfait, mais qui est pleinement habité par lui-même.
Le bouton off est attribué au moment où nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas être l'adresse de quelqu'un. Cette vie est, en fait, une et personne ne vaut la dépense de tant d'énergie. J'éteins mes regrets affectifs et mon victimisme quand je me souviens que mon « Arianness » veut tout pour hier et que le simple fait de penser à vivre sans avoir vécu est déjà une perte de temps irrécupérable. Alors maintenant, au lieu de me souvenir du bouton d'arrêt, je l'éteins pour l'instant. Peut-être revenir. Peut-être, par erreur, ai-je cru y être sans jamais être arrivé. Nous suivons.
