philosophie du soin

    La crise qui touche actuellement l'homme contemporain dérive de la crise elle-même d'un modèle de civilisation, celle engendrée par la raison instrumentale capitaliste. Pour cette civilisation, seul ce qui sert ou se convertit au régime de la production marchande est rationnel et, plus encore, marchandise dictée par l'exclusivité du profit.

    Or, c'est ce modèle de raison civilisatrice, qui réduit la vie à la dimension du profit, de la concurrence et de l'accumulation, qui donne d'innombrables signes de malaise, en même temps qu'il commence à se confronter aux valeurs de la civilisation orientale et aux possibilités de retrouver d'autres formes d'exercice de la raison : raison sapientielle, raison éthique, raison poétique, raison esthétique, raison religieuse, raison contemplative.



    philosophie du soin

    Autrement dit, il s'agit de penser la raison sous forme de souci, de souci de la vie, de permettre à l'autre d'être ce qu'il doit être ; que le monde est ce qu'il s'est constitué historiquement. Enfin, il s'agit de dépasser l'utilitarisme des relations de l'homme avec lui-même, avec les autres et avec toutes les communautés de vie (animales et végétales, ainsi qu'avec le monde inorganique).

    Un bon exemple de cela "philosophie du soin" vient du poème ci-dessous, écrit par Chuang Tseu, célèbre écrivain taoïste de la période classique de la philosophie chinoise (550 à 250 av. J.-C.). Il dit:

    "L'Empereur Jaune, errant, est allé au nord de l'Eau Rouge. À la montagne de Kwan Lun. Il regarda autour de. Il a regardé le monde. Sur le chemin du retour, il a perdu sa perle de nuit. Il envoya Science chercher la perle, mais en vain. Il envoya Analyse à sa recherche, en vain. Il a envoyé Logic, en vain. Alors elle a interrogé le Néant, et le Néant l'a possédée ! L'Empereur Jaune a dit : "C'est vraiment étrange : Le Rien qui n'a pas été envoyé, Qui n'a fait aucun effort pour le trouver, Est-ce qui possédait la perle de couleur nocturne !"



    philosophie du soin

    Commentant ces lignes, le philosophe et théologien espagnol Léonard Boff (1999, p.101) affirme que « ce qui s'oppose à l'insouciance et à la négligence, c'est l'attention. Prendre soin est plus qu'un acte; c'est une attitude. Par conséquent, le soin englobe plus qu'un moment d'attention, de zèle et de dévotion. Il représente une attitude d'occupation, de préoccupation, de responsabilité et d'engagement affectif avec l'autre.

    De cette façon, le soin est à la première racine de l'être humain, avant qu'il ne fasse quoi que ce soit. Et, si vous le faites, c'est toujours accompagné de soin et imprégné de soin. Cela signifie aussi que le soin est une manière d'être essentielle, et irréductible à l'autre réalité antérieure. C'est donc une dimension vitale, éthique, originelle, ontologique, impossible à déformer totalement de la vie pratique de l'homme contemporain.

    philosophie du soin

    Enfin, le plus grand défi de la contemporanéité est de mettre en pratique le souci de l'autre. Soin de la vie, de l'espace, du temps, le corps peut être la sortie existentielle que chacun recherche. Si cela se produit, nous commencerons une nouvelle ère, non plus narcissique et égoïste, mais une ère d'amour et d'attention.



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