L'être assis sur le clavecin à côté de moi était d'accord avec moi. Il fumait ses herbes douces dans sa drôle de pipe, faite de quelque chose que je n'arrivais pas à identifier. La couleur était jaune, elle était mince et longue. Le petit être tirait avec plaisir cette minuscule pipe, minuscule pour moi, du moins, car pour lui c'était la taille parfaite.
Il me racontait, avec sa petite bouche, des histoires assez intéressantes sur les arbres. À quel point ils étaient de charmants êtres d'une grande sagesse. La plupart d'entre elles étaient comme de grandes mères ou peut-être des grands-mères. Assez accueillant, embrassant le monde avec ses racines. J'ai été surpris et ravi d'apprendre que le rêve de tout arbre est d'être étreint. J'ai embrassé l'un d'eux ce même jour. Les arbres sont plus vivants qu'on ne le pense. Ils ressentent, aiment, parlent et savent tout ce qui se passe autour d'eux. Ils peuvent communiquer à distance, car ils se connectent les uns aux autres à travers la grande terre mère, communiquant sur de grandes distances et sachant ce qui se passe partout dans le monde ou dans une bonne partie de celui-ci. Dans le monde des arbres, les arbres fruitiers sont ceux qui souffrent le plus, car ils se font souvent tailler les branches, ce qui leur fait mal. Même ainsi, ils comprennent que c'est nécessaire, car pour ces arbres le plus grand plaisir est de nourrir les êtres de la terre, surtout nous. D'autres qui souffrent sont les arbres de la ville. Ils souffrent d'être généralement seuls et entourés de béton, ils souffrent de l'émondage et surtout de ce qu'ils entendent. Oui, les arbres entendent et sont très tristes de certaines choses qu'ils entendent des gens autour d'eux. Ils connaissent de nombreux secrets et tombent souvent malades.
L'être m'a rappelé le mûrier qui s'était desséché dans le parc voisin, m'a expliqué qu'il avait entendu des choses très tristes de la part d'hommes qui fréquentaient l'endroit la nuit et que, par conséquent, il est tombé malade, abandonnant les gens. Mais l'automne dernier elle a décidé de donner quelques fruits, tous au sommet de ses branches, loin de la portée des hommes, mais à portée des oiseaux.
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Il continua à parler longtemps. Quand il s'est arrêté, la pluie était partout sur la terre et le soleil s'était déjà couché, laissant derrière lui une faible lumière. Je bâillai après que le petit être ait pris une pause silencieuse. Il me regarda en tenant la pipe devant sa bouche, me sourit, ne montra pas les dents, mais ferma les yeux ce faisant, ce qui rendit son visage assez affectueux. « Il est temps pour moi de partir, dit-il, je me suis assez reposé. Mon quart de travail recommence dans la minute suivante. Ma réponse a été une légère expression de déception, comme lorsque vous mangez la dernière tranche de pizza et que vous avez encore faim. Il sourit à nouveau et dit :
"Bientôt, nous nous reverrons, après tout, il y a du vert qui jaillit de chaque fissure".
