L'éthique de l'empathie

A ÉTHIQUE, compris comme un ensemble de règles et de préceptes d'ordre évaluatif et moral d'un individu, d'un groupe professionnel ou d'une société, a toujours été essentiel pour une coexistence pacifique et pour le respect des droits sociaux et individuels. En ce sens, chaque fois que nous parlons d'éthique, la première idée qui nous vient à l'esprit est l'obéissance aux règles, codes de conduite, réglementations, entre autres choses de ce type. Mais selon le philosophe Ken Wilber, comprendre l'Éthique de cette manière conventionnelle, c'est-à-dire comme un ensemble de règles ou de lois auxquelles on doit une « obéissance enfantine », relève d'une vision égocentrique du monde, où prévaut un égoïsme inintelligent, dont le postulat est d'être « un bon garçon » » ou « une bonne fille », quelqu'un de politiquement correct, pour ainsi dire.

Ken Wilber défend la thèse selon laquelle si nous pouvions élever notre conscience, l'éthique pourrait être plus intelligente, rafraîchissante et amusante comme la vie devrait l'être, ce serait une manifestation consciente de la liberté et un intérêt qui va au-delà de l'intérêt pour soi. L'éthique ainsi conçue serait post-conventionnelle et serait fondamentalement basée sur l'empathie, car sa prémisse principale serait d'inclure autant de perspectives que possible dans la résolution des conflits éthiques et moraux. L'individu éthique, de cette manière, développerait la capacité d'adopter des perspectives de plus en plus larges, du point de vue du "je - moi" (où tout tourne autour de soi), y compris la vue à la deuxième personne "Nous" (où les choses tournent autour de notre famille ou de notre groupe) et finiraient par englober la vue à la troisième personne "Nous tous", qui inclurait la perspective de tous les êtres humains et êtres vivants sur la planète.



L'éthique de l'empathie

Un autre point intéressant de la thèse de Ken Wilber est le fait qu'il considère l'Ethique comme le exercice de bienveillance dans notre quotidien qui prend en compte toutes les formes de sincérité, authenticité, respect et caractère qui constitue notre intégrité fondamentale. En d'autres termes, il propose une évolution de l'Éthique vers des niveaux supérieurs de pensée, où l'individu abandonne la vision égocentrique du monde, dans laquelle il n'a de sens que de se conformer aux règles parce que ce sont des commandements coercitifs, pour adopter la « vision mondocentrique ». », une version plus souple et sensible, où l'individu a une intégrité due à l'élévation de sa conscience et à l'acquisition d'un «sensibilité éthique", c'est-à-dire qu'il développe la capacité de s'adapter aux exigences du moment afin qu'il devienne capable de adopter le point de vue des autres, par l'empathie, ce qui l'amènerait à réaliser quelle devrait être l'action correcte ou incorrecte dans la situation.



Ainsi, avec le développement de cette capacité empathique à prendre le point de vue de l'autre, il propose même d'aller au-delà du règle d'or, celle selon laquelle nous devons faire à l'autre ce que nous voudrions qu'on nous fasse, et que nous commençons à adopter dans notre vie la Règle de platine, un concept développé par le philosophe Karl Popper, qui consiste en "traiter les autres comme ils aimeraient être traités”. Lorsqu'il a conçu cette règle, Karl Popper a déclaré que "bien que la règle d'or soit une bonne norme, elle peut être améliorée si nous traitons les autres, dans la mesure du possible, comme ils aimeraient être traités".

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À une époque où l'on parle tant d'empathie et où l'on a tant besoin d'éthique, penser à une ÉTHIQUE DE L'EMPATHIE s'avère très utile, car s'il est déjà louable d'être éthique, fût-ce par vision égocentrique du monde et même motivé par le simple désir de paraître « politiquement correct », il serait encore plus louable (et souhaité ) que nous pourrions transcender les niveaux de notre propre Ego pour, à un niveau supérieur, acquérir la capacité d'adopter le point de vue des autres dans n'importe quelle situation de notre vie quotidienne et, par l'exercice d'une empathie authentique, nous pourrions traiter les autres comme ils le feraient aiment être traités, et non selon notre vision personnelle égocentrique, dans laquelle nous déterminerions comment l'autre veut être traité, selon notre propre perspective. C'est un exercice difficile, je sais. Il est déjà assez difficile de traiter les autres comme nous aimerions être traités, sinon comme ils aimeraient être traités. Mais je m'en tiens à la chanson de John Lennon.



Imaginer….

Si nous pouvions faire ce grand saut dans l'évolution de nos consciences, imaginer les tribunaux se vider, imaginer les conflits cesser d'exister, imaginer l'atmosphère de paix, de coopération, d'harmonie et de réciprocité dans laquelle nous vivrions. Imaginez la richesse de nos relations. Imaginez combien de bonnes choses arriveraient. Imaginez à quel point un monde de paix serait harmonieux et heureux…



Toutes les idées utopiques, c'est vrai, mais les meilleures idées le sont ! Qui sait, peut-être y arriverons-nous un jour.

Imaginer…

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