la vraie différence

Lorsque je me suis prĂ©sentĂ© au RIONAT avec ma femme pour notre entretien d'admission, je me souviens que le prĂ©sident de l'Ă©poque, SĂ©rgio Oliveira, m'avait racontĂ© ce que ressentaient les nouveaux membres lorsqu'ils commençaient Ă  assister Ă  des rĂ©unions naturistes : « Ils sont trĂšs gĂȘnĂ©s de se dĂ©shabiller. pour la premiĂšre fois", a-t-il dit, "alors ils se sentent plus Ă  l'aise, mais lorsqu'ils voient des camĂ©ras Ă  proximitĂ©, ils essaient immĂ©diatement de s'Ă©loigner. Quelque temps plus tard, ils acceptent d'ĂȘtre photographiĂ©s de dos. Il leur faut beaucoup de temps pour accepter leur nuditĂ© comme quelque chose de naturel.



Sur le moment, j'ai rĂ©alisĂ© que ça ne m'Ă©tait jamais arrivĂ© comme ça. Je pense que je suis nĂ© naturiste, si c'est possible dans une famille aussi formelle que la mienne, car je me suis toujours dĂ©shabillĂ© trĂšs confortablement partout oĂč il y avait des gens qui ne se souciaient pas de mon corps nu, que ce soit Ă  l'intĂ©rieur ou sur des plages moins frĂ©quentĂ©es. C'est pourquoi, peut-ĂȘtre, je vois mĂȘme avec une certaine Ă©trangetĂ© que les gens ont honte d'une telle situation. Ma femme dit que dans une sociĂ©tĂ© comme la nĂŽtre, ce qui en fait un Ă©norme tabou, le "ET", c'est moi, qui pense que tout est naturel, pas eux.

Et elle a raison. Le jour est encore loin oĂč nous n'utiliserons les vĂȘtements comme option pour les vĂȘtements d'extĂ©rieur que lorsque nous en aurons envie, comme au Cap D'Agde, une ville naturiste française, oĂč tout le monde va au supermarchĂ©, Ă  la banque ou simplement se promĂšne dans la ville complĂštement nu. J'ai plusieurs expĂ©riences oĂč les prĂ©jugĂ©s Ă©taient assez Ă©vidents dans mes contacts avec les gens. Je vais vous en citer quelques-unes :

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Rebecca Gonçalves | pixels

ScĂšne 1 : ma femme et moi Ă©tions Ă  Ponta da Trindade (cĂŽte de Rio de Janeiro). A force de camper lĂ -bas, nous avions dĂ©jĂ  plusieurs amis parmi les habitants de la rĂ©gion. En cercle avec eux, alors que nous revenions (seulement tous les deux) d'une des plages oĂč le naturisme est tolĂ©rĂ©, un de nos amis du coin m'a demandĂ© : « Pouvez-vous vous sentir Ă  l'aise en sachant que tout le monde lĂ -bas voit votre femme nue ?" DĂ©tail : tous les baigneurs Ă©taient Ă©galement nus.



ScÚne 2 : Je sortais d'un bain dans le sauna du club, quand j'ai vu deux mecs parler de la plage de Pinho (forteresse naturiste de Santa Catarina) : « Je pense que si j'y allais », dit l'un d'eux, « je serais se masturbe tout le temps".

ScÚne 3 : lors du déjeuner d'anniversaire d'un ami, quand il a appris que ma femme et moi allions sur des plages naturistes, son mari a dit ceci : « Oh, attends une minute ! Un tas de femmes nues autour et les mecs ne font rien ? Si je suis là, je les « trace » tous !

Ces cas servent d'exemples banals de la mentalitĂ© qui rĂšgne encore dans ce pays concernant la nuditĂ© partagĂ©e : la plupart ne peuvent pas la dissocier du sexe et de la pornographie. Comment, alors, pouvons-nous nous attendre Ă  ce que les gens sachent faire la diffĂ©rence entre nudiste et naturiste ? Pour ceux qui ne pratiquent pas, il n'y a pas de diffĂ©rence. Et pour ceux qui pratiquent, seuls les vrais naturistes font la distinction. Dis comme ça, ça paraĂźt mĂȘme prĂ©jugĂ©, mais il ne suffit pas de se dĂ©shabiller en groupe pour ĂȘtre naturiste. C'est du nudisme. Le nudiste se sent bien en se dĂ©shabillant et le fait dĂšs qu'il en a l'occasion. Et les raisons pour lesquelles ils le pratiquent sont les plus diverses : cela peut ĂȘtre l'Ă©motion de dĂ©fier le « systĂšme vestimentaire » ou le dĂ©sir de se dĂ©barrasser de l'oppression sociale et de se sentir libre, de se mettre nu Ă  un moment donnĂ©, comme s'il lançait un cri piĂ©gĂ©. .gorge, ou il peut le faire pour avoir accĂšs Ă  d'autres corps nus ou exposer le sien pour donner libre cours Ă  ses fantasmes sexuels. Dans les deux cas, le stimulus vient de l'extĂ©rieur vers l'intĂ©rieur.


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Jacub Gomez | Pexels

Le naturiste est quelqu'un qui se dĂ©shabille d'abord Ă  l'intĂ©rieur. La grande diffĂ©rence rĂ©side dans ce que vous ne voyez pas. C'est lĂ  le facteur distinctif : il se dĂ©barrasse d'abord des prĂ©jugĂ©s et du faux moralisme si frĂ©quents dans les structures sociales traditionnelles. Elle se dĂ©pouille des limites sociales et se structure sur des valeurs morales, puisque celles-ci, oui, doivent ĂȘtre les vraies conditions de l'ĂȘtre humain.


Les premiers vĂ©hiculent une fausse idĂ©e du respect basĂ© sur les limites physiques imposĂ©es par le vĂȘtement : c'est ce qui dit ce qui peut et ne peut pas ĂȘtre vu ou touchĂ©. A partir de lĂ , les gens considĂšrent qu'ils peuvent tout faire, pourvu qu'ils soient habillĂ©s, puisque l'habillement est leur limite. Les plages dites « normales » sont le thĂ©Ăątre d'actes grossiers d'obscĂ©nitĂ© et d'irrespect largement acceptĂ©s – et mĂȘme encouragĂ©s – par beaucoup. Personne ne s'inquiĂšte que leurs Ă©pouses et filles lĂ©gĂšrement vĂȘtues les frĂ©quentent. Les bikinis Ă©triquĂ©s les protĂšgent, du moins dans votre tĂȘte. Les libertins en profitent pour extrapoler toutes leurs limites : ils laissent ce rĂŽle Ă  leurs vĂȘtements.

Dans un environnement naturiste, cependant, cette limite physique n'existe pas. Aucun morceau de tissu, aussi petit soit-il, n'empĂȘche l'accĂšs visuel ou tactile aux corps qui s'y trouvent. La limite n'est pas perceptible aux yeux : elle est dans le caractĂšre des gens, et dans leur conception du respect de l'ĂȘtre pour l'ĂȘtre – et non parce que la sociĂ©tĂ© l'impose. C'est sa vision centrĂ©e sur la beautĂ© naturelle d'un corps humain, et non sur son exploitation mĂ©connue, qui le diffĂ©rencie des autres.

L'acte de se dĂ©shabiller, pour le naturiste, est la derniĂšre Ă©tape d'un processus qui a commencĂ© bien plus tĂŽt, en lui-mĂȘme, et qui a changĂ© sa façon de voir le monde. Avant de s'habiller, il s'est dĂ©jĂ  dĂ©pouillĂ© de la fausse pudeur, des tabous du sexe visuel, des conceptions dĂ©formĂ©es du corps. Bien avant de s'habiller, il a dĂ©jĂ  dĂ©shabillĂ© la honte de son propre corps, car il voit la beautĂ© – indĂ©pendamment de l'esthĂ©tique – comme un exemple de l'amour du CrĂ©ateur pour sa crĂ©ation. Il s'est dĂ©jĂ  dĂ©pouillĂ© de la malice dans la magie de la perception d'un autre ĂȘtre, des peurs d'aimer sa propre libertĂ©. Il s'est dĂ©jĂ  affranchi des limites imposĂ©es, les Ă©changeant contre les limites de sa propre conscience au service de l'ĂȘtre vĂ©ritable.



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Pour le naturiste, se dĂ©shabiller ou non n'est qu'un dĂ©tail. La vraie bataille qu'il a dĂ©jĂ  gagnĂ©e en lui-mĂȘme. La nuditĂ© n'est qu'une expression extĂ©rieure de cet acte de courage envers soi-mĂȘme. Le naturisme, pour lui, doit s'Ă©crire en majuscules, car c'est bien plus que d'ĂȘtre nu parmi les gens : c'est une philosophie de vie, qui ne commence pas lorsqu'il dĂ©couvre son corps pour la premiĂšre fois, mais lorsqu'il dĂ©couvre son vers un monde idĂ©alisĂ© et parfait, dans lequel les gens n'ont pas besoin de limites imposĂ©es pour se respecter. OĂč les gens ne sont pas gouvernĂ©s, mais sont gouvernĂ©s par des principes naturels d'honnĂȘtetĂ©, qui ne les classent pas en deux groupes : ceux qui utilisent et ceux qui se laissent utiliser.

Utopie? Est encore! Mais à cause d'idéalistes comme les naturistes d'aujourd'hui, comme Copernic, Galilée et Jeanne d'Arc, le monde traverse des changements surprenants, et un jour, quand on s'y attend le moins, nous sommes face à face avec les grandes vérités universelles.

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Le naturiste de nos jours est encore un pionnier. La tradition amĂ©ricaine fait une distinction fondamentale entre le pionnier et le colon. On dit qu'au temps des pionniers dans l'ouest des États-Unis, chaque fois qu'un colon arrivait avec toute sa famille dans un coin lointain et aride, sur les roues d'un chariot poussiĂ©reux, il regardait autour de lui et, rĂ©alisant le mouvement de quelqu'un au loin, a mis ses mains en coupe et a criĂ©: «Bonjour! Cet endroit est-il sĂ»r pour s'installer ? Â» Et l'autre, au loin, a criĂ© en rĂ©ponse : "Oui, tu peux rester !" Le premier Ă  crier, disent-ils, est le colon, qui arrive pour commencer Ă  profiter de la terre. Le second, celui qui rĂ©pond, est le pionnier, qui est arrivĂ© seul au front et, avec son courage, a relevĂ© le dĂ©fi de l'inconnu pour assurer la sĂ©curitĂ© des futurs colons.

Le naturiste, pour une sociĂ©tĂ© qui a encore besoin de rĂšgles pour exercer le respect, est ce pionnier pour une future gĂ©nĂ©ration de citoyens en meilleure santĂ©, dans un monde oĂč le respect mutuel est directement liĂ© aux valeurs que les gens dĂ©veloppent, et non aux limites artificielles imposĂ©es De l'extĂ©rieur vers l'intĂ©rieur.

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