Idéologie, je ne veux pas qu'on vive !

    Le chanteur et compositeur Cazuza a poétiquement critiqué le besoin humain de s'accrocher aux idéologies.

    Il semble vraiment qu'il y ait un besoin chez l'individu de faire partie de groupes, de tribus, etc., alors que la grande majoritĂ© des gens recherchent des dĂ©finitions d'eux-mĂȘmes. Peu se rendent compte que ceux qui ont besoin d'une idĂ©ologie pour se dĂ©finir ne sont pas libres, puisque la libertĂ© prĂ©suppose l'absence de dĂ©finition. Vous ne pouvez ĂȘtre libre que des uniformes, des Ă©tiquettes, des Ă©tiquettes, des factions, des fĂȘtes, etc. La libertĂ© exigera un dĂ©sintĂ©rĂȘt total pour le monde.



    Si seulement nous pouvions tous dire que nous ne sommes pas partis, que nous avons perdu nos illusions, que nous avons vendu nos rĂȘves, comme l'expliquent les paroles du poĂšte, tout cela serait la traduction la plus pure de la libertĂ©.

    Si seulement nous pouvions payer la facture de l'analyste et renoncer à l'idée absurde de découvrir qui nous sommes, car il n'y a pas de plus grand piÚge.

    Ce que je suis n'est pas quelque chose Ă  identifier Ă  travers une quĂȘte psychothĂ©rapeutique. Ce que je suis est quelque chose Ă  vivre en l'absence totale de dĂ©finitions. Comment puis-je dĂ©finir, limiter ou rĂ©duire Ă  l'infini ?

    Cazuza, lorsqu'il a Ă©crit ces paroles, Ă©tait en train de rĂ©veil de la conscience, peut-ĂȘtre qu'il ne s'en est mĂȘme pas rendu compte. Il a cessĂ© de vouloir changer le monde et a commencĂ© Ă  aller Ă  des fĂȘtes, c'est comme ça. Je ne sais pas pourquoi il a chantĂ© cette chanson si mĂ©lancolique, parce que le l'idĂ©e de fĂȘte est trĂšs proche de l'idĂ©e hindoue de traiter la vie comme un jeu du divin (Leela).

    Le monde a son propre agenda, c'est fou de penser qu'on peut changer quoi que ce soit. En fait, nous ne sommes venus ici que pour témoigner ; le changement se produit avec ou sans notre participation, car il y a un Loi naturelle de l'évolution qui n'a pas besoin de notre consentement pour agir. Il faut renier ce qui nous liera à ce monde, car ce que vous liez sur la Terre sera délié au Ciel et vice versa, comme il est écrit.



    Idéologie, je ne veux pas qu'on vive !

    Nous sommes ici pour perdre l'identité que nous créons avec le corps et l'esprit, mais toutes les idéologies ne font que renforcer une identité.

    « Je m'identifie à telle religion, à telle pensée, à telle personne » et ainsi de suite.

    Ce que ces pauvres imprudents ne réalisent pas, c'est qu'ils deviennent de simples photocopies, car ils commencent à s'habiller, à parler, à penser et à agir de maniÚre programmée, sans se rendre compte qu'ils s'adaptent à un monde malade.

    Herman Hesse avait raison lorsqu'il disait que celui qui ne rentre pas dans le monde est plus prĂšs de se trouver.

    Pourquoi cette envie primitive de vouloir faire partie de tribus est-elle encore si forte dans l'humanitĂ© ? Sommes-nous encore influencĂ©s par nos instincts ? Seulement ça expliquerait, parce que c'est quelque chose d'absolument primaire. Nous sommes au seuil d'un nouveau millĂ©naire, mais nous agissons et pensons toujours comme nos primates. L'homme doit apprendre Ă  se financer, Ă  ĂȘtre qui il est, quoi que ce soit.



    Je termine ce texte en rendant hommage à deux des plus grands paroliers de ma génération : Cazuza et Arnaldo Antunes.

    Idéologie, je ne veux pas qu'on vive. Ma tribu c'est moi !

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